Nicolas
BROCQ
Musée de la Loire de Cosne
Place de la Résistance
58200 COSNE-COURS-SUR-LOIRE
Tel : 03-86-26-71-02
Tel/Fax : 03-86-28-00-54 |
Lundi 8
novembre 2004
à 14h30 au Musée de la
Loire de Cosne-sur-Loire
Rencontre
autour des bacs et passeurs en Loire
Conférence présentée par Nicolas BROCQ
Animateur du patrimoine
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Quel métier ligérien plus
symbolique que celui de passeur ? Les Égyptiens, les
premiers, ont choisi de matérialiser le passage vers l’au-delà
par une barque. Les civilisations du Japon à l’Irlande,
les mythologies, tant occidentales qu’orientales, reprennent à
leur compte cette métaphore. C’est encore un bateau, l’Arche
de Noé, qui assura la survie de l’humanité et illustra ce
passage vers un autre monde. N’est-ce pas encore une barque qui
emporta la dépouille de l’évêque de Nevers Aregius (saint
Aré ou Arigle), du port de Nevers à celui de Decize ?
Contre toute attente, en dépit des courants contraires,
l’embarcation se dirigea ainsi vers l’amont, où fut établie
sa sépulture. Cet évènement miraculeux incita plusieurs confréries
de mariniers à choisir le bon évêque comme saint patron
protecteur.
Cette barque, qu’elle symbolise la mort, la renaissance ou le
passage vers l’au-delà, est avant tout un lien : le lien
entre les populations, entre deux rives. Elle représente un enjeu
économique évident, mais aussi politique, stratégique voire
militaire, aux époques où les moyens de transport n’étaient
pas aussi modernes qu’aujourd’hui et où les ponts n’étaient
pas aussi régulièrement implantés sur les cours d’eau.
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Qu’il manœuvre une simple barque ou un batelet
pour les petites contenances, ou une énorme charrière
capable de transporter jusqu’à 200 personnes, des troupeaux
entiers ou des charrettes débordantes de marchandises, le passeur
est devenu au cours des siècles une véritable et indispensable
institution.
Sur la Loire moyenne, les services de bacs jalonnaient le
fleuve tous les quinze kilomètres environ. Comme les péages,
largement décriés à la Révolution, les bacs étaient très
souvent la propriété des nobles, seigneurs ou ecclésiastiques,
qui affermaient ces services à des mariniers ou des pêcheurs par
exemple et leur permettaient ainsi de compléter d’une manière
non négligeable leurs revenus. Ces activités, malgré les
nombreux accidents et inconvénients dus aux caractéristiques du
fleuve, étaient florissantes jusqu’au 19ème siècle
comme en témoignent les archives, mais, la vague de construction
des ponts suspendus en sonna rapidement le glas et la rentabilité
s’essouffla. Seuls quelques bacs survivront jusqu’au 20ème
siècle, rapidement abandonnés, ils reprirent du service pendant
la seconde guerre mondiale en lieu et place des ponts bombardés.
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C’est cette grande histoire des bacs et passeurs en Loire,
mais aussi la petite histoire, celle du bac de Cosne
(jusqu’au tragique accident du 10 février 1945 qui causa la
mort de six personnes), que Nicolas Brocq a choisi de vous
conter le 8 novembre prochain, lors d’une nouvelle Rencontre
au Musée de la Loire de Cosne. Il reviendra, au moyen de
documents d’archives inédits, de maquettes ou de photographies
sur ce métier de passeur emblématique du monde ligérien.
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