On se souvient tous aussi de la fierté engendrée par
la réussite de notre premier nœud, celui qui nous a permis de nouer
nos chaussures et que nous reproduisons machinalement chaque matin…
Pourtant, au-delà de cette utilisation quotidienne
et universelle, on sait que chaque corporation, chaque métier fait un
usage spécifique du nœud : l’artilleur, le
charpentier, le charretier, le chirurgien, le
marin, le charcutier, l’éleveur… Signalons
aussi, et de plus en plus, l’usage du nœud dans un cadre
sportif : l’alpiniste, le plongeur, le spéléologue,
le parachutiste, le navigateur…
Toujours pratiques, parfois indispensables, souvent
garants de notre sécurité, capables de fixer, serrer, empaqueter,
rafistoler, raccorder, nouer, de temps en temps élégants ou purement
décoratifs ils sont partout…. Fortement ancrés dans notre
quotidien ils restent pourtant les témoignages de savoir-faire millénaires
et de pratiques empiriques.
La seule évocation de leurs noms invite au voyage
(nœud Algonquin, patte américaine, nœud flamand,
tresse anglaise, bonnet turc, bouton chinois),
fait appel à un bestiaire suggestif (jambe de chien, nœud
de vache, gueule de raie ou de loup, tête
d’alouette, poing de singe…), exploite un vocabulaire géométrique
(zigzag, nœud oblique, carré, circulaire,
cubique, en cylindre ou en croix …) ou nous
dresse littéralement les cheveux sur la tête (nœud coulant, d’échafaud,
de pendu, d’étrangleur et autre voleur)…
Tous n’ont pourtant pas une fonction précise.
Une escale prolongée due à une crue subite ou une pétole par
exemple, quelques brins de cordages de réforme, une bonne dose
d’imagination et ce sont de véritables œuvres d’art qui naissent
entre les doigts agiles de marins désoeuvrés. C’est le matelotage !
Cette nouvelle Rencontre s’attachera donc à décrire
les principaux nœuds et cordages de marine utilisés à bord du
chaland de Loire. Chaque participant pourra s’exercer concrètement
à la difficile maîtrise des nœuds. Cette séance sera également
l’occasion d’évoquer cet artisanat particulier qui, de la
plantation du chanvre au filage des torons, alimentait la flotte ligérienne.
Enfin, plus généralement, il sera question de l’accastillage des
navires et de l’utilisation ou de l’entretien de tous les cordages
nécessaires aux manœuvres et à l’amarrage.
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